Paysage métonymique


© Crédit photographique : Thomas Maisonnasse

Vidéo
1'30'' en boucle, son
2017
    La composition des paysages du Douanier Rousseau est structurée par un regard central autant que frontal qui assigne en réserve la place du spectateur et qui sous-tend toute la représentation. Tout dans ses tableaux regarde le spectateur. Le monde n'existerait pas sans son regard auquel il est suspendu et où tout semble arrêté.  La vidéo introduit dans ce monde figé une narration ; le défilement fait glisser la fixité du regard.  Les yeux des animaux qui percent dans la nuit (accentués par un passage à l'encre) changent alors de signification. Ce n'est plus le regard fixe, fasciné ou captivant,  précédant la dévoration qui nous regarde, mais de celui qui, surpris dans la nuit qui l'enveloppe et le rend invisible, lève les yeux sur l'intrusion lumineuse ou sonore du travelling. La frontalité du regard de l'animal devient aussi furtive qu'incertaine.




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